Ils sont enseignants en primaire, collège, SEGPA et lycée : enseignants mais aussi assistants à la vie scolaire, CPE, infirmière, agents de service… ils ont en commun de faire confiance aux jeunes. Ils cherchent tous, à leur manière, à répondre à la question : Comment au-delà de la pédagogie former un humain sur du long terme ?
Commençons par des chiffres…
Puis des mots qui eux aussi font plaisir…
« La médiation, un vrai bonheur avec mes élèves : deux jours d’excitation mais aussi de vrais dialogues et des moments émouvants, ressentis comme tels par les élèves. »Dominique, professeur à Is sur Tille
« Je vois dans ces jeunes de futurs citoyens qui prennent conscience au collège qu’ils ne peuvent rester indifférents à ce que se passe autour d’eux… Ils exercent leur tolérance, leur maîtrise de soi. Ils ne sont pas seulement témoins, ils sont aussi acteurs. »
Un professeur de français
GMI: Comment avez-vous connu Génération Médiateurs ?
Françoise: Nous avons suivi un stage sur la médiation par les pairs avec les différents acteurs de l’école: enseignants, animatrices, parents et emploi de vie scolaire.
Marie-Odile: C’était la première fois qu’une formation réunissait enseignants et personnels municipaux.
GMI: Qu’est-ce que ce stage vous a apporté?
M.O.: Ce stage de trois jours nous a permis de prendre conscience que chacun est unique et différent et que nous sommes tous complémentaires.
F: Il nous a aussi permis d’apprendre à nous écouter mutuellement pour mieux communiquer. De plus cette formation a modifié le déroulement de la journée, pour nous, pour les enfants et leurs parents.
GMI: Modifier le déroulement? Pouvez-vous m’en dire un peu plus?
F: Par exemple, nous avons instauré un moment d’écoute privilégié où nous échangeons les informations quotidiennes avec les enseignants autour d’un café dans la salle des maîtres.
M.O. : Nous accueillons chaque enfant par son prénom avec un bonjour ponctué d’un sourire et si nous le sentons inquiet nous accueillons l’expression de ses émotions avec un petit mot rassurant.
GMI: Comment la gestion positive des conflits s’est elle mise en place?
M.O.: Ce vécu commun a également modifié nos pratiques dans la manière de gérer les petits conflits dans l’enceinte de l’école. La mise en place de la médiation est quotidienne à l’école maternelle.
F.: L’imprégnation de la technique se fait par le relais de l’adulte.
GMI: Le relais de l’adulte?
M.O.: Je vous donne un cas concret: un enfant tape, le second pleure. Je laisse les deux enfants s’exprimer chacun à tour de rôle pour essayer de comprendre la situation. Je reformule puis nous essayons ensemble de trouver une solution qui convient aux deux enfants.
F.: Quant à moi, j’ai participé à la formation d’élèves-médiateurs en binôme avec une enseignante, ce qui m’a apporté un éclairage supplémentaire.
GMI: Sous quelles formes réactivez-vous les mises en pratique?
F: Dans le courant de l’année, nous participons régulièrement avec l’équipe enseignante à des temps d’analyses de pratiques pour examiner des situations concrètes.
GMI: Comment les vivez-vous?
M.O.: Ils sont très importants pour nous car ils nous permettent de parler de nos difficultés et d’échanger et de croiser nos regards sur les enfants.
F: Oui, de voir que nous ne sommes pas seules faces à ces difficultés et d’être rassurées.
M.O.: C’est le moment d’échanges pour proposer des dispositifs et construire ensemble des réponses cohérentes face aux enfants et à leur famille.
GMI: Pouvez-vous citer un de vos exercices préférés?
F & M.O.: Le « c’est Chouette » où nous prenons la parole pour parler d’un événement positif de la journée précédente!
GMI: Un mot de conclusion ?
F.: Cette formation que nous essayons d’appliquer quotidiennement est une façon pour nous de nous sentir membre à part entière de la communauté éducative.
M.O. Notre travail est reconnu aux yeux des élèves et des familles, ce qui participe à un mieux-être général.
Marie-Odile Lelièvre et Françoise Rouillère
Agent Territorial Spécialisé en Ecole Maternelle
Mayenne (53)